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Son PowerBook regorge de croquis, de plans, de notices. C'est la mémoire vive d'un cheminement de près de vingt ans. Il ne s'en sépare jamais. Hier encore, Thierry Dreyfus était aux commandes d'une entreprise de production de défilés et d'événements de taille respectable - « dixhuit personnes et de gros impayés ". Aujourd'hui, il opère avec un seul assistant, Olivier Houlez, dans une structure hyperlégère. « Un artiste n'a pas besoin d'entreprise. La production est réalisée par diverses sociétés, interchangeables quel que soit le pays ».
Le déclic remonte à fin 1999. « Quelqu'un m'a dit : un artiste devient mature à 40 ans. Et moi, j'allais juste atteindre 40 ans ». Au moins, maintenant, on connaît son âge. Et sa soif de liberté. Thierry Dreyfus peut désormais s'offrir le luxe de choisir ses clients. « Entrer dans l'univers de quelqu'un, sentir son émotion, voilà ce qui me fait vibrer ». De quarante à cinquante défilés, deux fois l'an, au moment crucial de la présentation des collections, il a choisi de se concentrer sur moins de la moitié. Ses envies sont ailleurs.
En 2000, il a réalisé une installation complexe - un ciel de lumière poétique - pour la Biennale de Lyon. Pour 2002, deux projets culturels sont en gestation à Paris et à Londres. La Caisse des Dépôts et Consignations, grand mécène d'art contemporain, lui a commandé deux pièces pour son siège social, à Paris. Elles sont exposées à la vue des passants depuis décembre dernier. |
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