-Pourriez-vous m’expliquer le lien entre « la lumière » et votre activité actuelle ?
Je consacre 7 mois par an, à parcourir les villes du monde entier pour les défilés de mode. Une fois par an, en parallèle à mon activité, je crée des objets de lumière et des photos qui sont en rapports avec la lumière. La lumière n’a ni son ni langage, mais donne vie à ce qu’elle projette. Et c’est ce qui me séduit.
Où que je sois, je suis constamment en train d’observer les nuages et la lumière.
Par exemple, en France, la lumière artificielle et naturelle sont légèrement jaunes. En Allemagne, la lumière est forte, elle est plutôt blanche et verte qui donne une impression glaciale. Au Japon, j’ai observé que la lumière artificielle est également verte. Les néons sont très présents à Tokyo tandis qu’à Kyoto, la lumière est douce et naturelle. À Londres, les nuages bougent d’une manière chaotique comme à NY.
La mise en scène et l’éclairage que je fais pour les designers et pour la maison de couture sont des commandes. J’essaie d’analyser leur demande et de comprendre les émotions qu’ils veulent démontrer.
Pour le dernier défilé d’Yves Saint Laurent, j’ai essayé d’exprimer son thème qui est celui de« L’éloge de la féminité ».
On me demande toujours si ce n’est pas difficile de faire une nouvelle création pour chaque saison. Moi-même, je me demande comment j’y arrive à chaque fois. Il arrive que des designers me montrent leur croquis de ce qu’ils veulent faire, mais pour moi, la matière qui m’inspire le plus est le lieu. Lorsque je vois le lieu, je suis naturellement inspiré. C’est comme une « inspiration divine ».
Beaucoup de designers pensent que le son est une matière très importante dans un défilé, tandis que la lumière est seulement une nécessité « technique» car ils ne se rendent pas compte à quel point la lumière est un élément important pour exprimer leur « désir »