par Chantal Samson
Homme de l'ombre et créateur de lumière. Thierry Dreyfus conçoit L'éclairage des défilés des plus grands noms de la mode à Paris, Londres, Milan ou New York. mais il se passerait volontiers de tout coup de flash médiatique. Rencontre avec un personnage ambivalent.
L'immeuble où il a pris ses quartiers professionnels gagnerait à être mieux éclairé. Dehors, c'est l'ambiance cosy de la rue Etienne-Marcel, haut lieu de la mode, à cheval sur les 1" et Il' arrondissements de Paris. Dedans, un bureau fraîchement repeint que l'on rejoint par un ascenseur grinçant. Thierry Dreyfus est là, mais déjà ailleurs. Vivant entre Paris et New York, un peu plus à Paris qu'à New York pour ne pas constater, un jour, que son fils a grandi sans qu'il s'en aperçoive, il met en lumière les défilés des plus grands noms de la mode, comme d'autres mettent en musique un opéra. Avec une sorte de souffle divin. « La lumière, dit-il, est l'ombre de Dieu. Elle vit sans nous, substance abstraite, sculptable, magique. » Le magicien, c'est lui, visage impénétrable, crâne lisse, yeux de braise. Dans les coulisses des défilés de Narciso Rodriguez, Helmut Lang « un ami fidèle» -, Martine Sitbon, Sonia Rykiel, Miguel Adrover, Alber Elbaz (Lanvin), Ann Demeulemeester, Phoebe Philo (Chloé), Consuelo Castiglioni (Marni), Viktor & Rolf ou Hedi Slimane - « un autre ami fidèle » - chez Dior Homme.
