Rouge dragon

Avec pour ambition de redéfinir la culture hôtelière, le Meridien met l'accent sur l'art et donne carte blanche à Jérôme Sans et Thierry Dreyfus à Shanghai.

Si Shanghai s'habille de lumière le soir venu, c'est pour réveiller une symphonie de néons criards et de clignotements frénétiques. Européens habitués des effets policés, on se sent ici en terre étrangère, prisonnier d'un flipper urbain, d'un cartoon chinois tourné à Las Vegas. A l'opposé de la cacophonie ambiante, le Royal Meridien s'éclaire lentement de rouge, se meut en symbole de pouvoir grâce à une mise en lumière orchestrée par le scénographe Thierry Dreyfus et le commissaire d'exposition Jérôme Sans.

Nommé à la tête de la cellule créative du Meridien, l'ancien co-directeur du Palais de Tokyo a la lourde tâche de redessiner les contours de l'empire hôtelier récemment racheté par le groupe américain Starwood.

Avec ses 66 étages et ses deux antennes qui lui donnent l'allure d'un diablotin, l'immeuble a été conçu par Robert Bilkey de l'agence Bilkey Llinas & Associated (connue pour avoir réalisé les gratte-ciel du Four Seasons de Hong-Kong et du Grand Hyatt Shanghai) suivant des règles feng shui : sa forme rappelle celle des miroirs placés devant les résidences privées pour les protéger des forces du mal. Un signe de bienvenue. Un monument au cœur de la mégapole. Un poumon.

« Dans cette ville qui a faim de pouvoir, de monter, de construire, de briller, je voulais apporter une respiration, un rythme humain. » nous confie Thierry Dreyfus.