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Cent quatre-vingts « cravates rouges » assuraient le placement. Au promenoir, debout, cinq cents personnes au coude à coude : le carré des fidèles, des fournisseurs, des étudiants, toute cette jeunesse qui remplit les écoles de mode, venue s'emplir les yeux d'une leçon d'élégance commencée il y a quarante ans.
Trois cents robes vont plier boutique au creux des souvenirs. Yves s'en va et nous étions là le cur battant pour ce dernier rendez-vous d'amour, nous aussi comment lui, si fragile, lui dont la sensibilité est exacerbée allait Pouvoir faire face à ce débordement d'émotion.
A 19 heures, le spectacle s'ouvrit sur le premier modèle créé en 1962. caban marine, pantalon blanc. En fond sonore le questionnaire de Proust et la voix d'Yves l'accompagnant de ses réponses comme une confession publique. Passé et présent confondus, trois cents modèles suivirent mariant à trente créations d'aujourd'hui des tailleurs-pantalons masculins mincissimes et des fourreaux de mousseline drapée - les grands numéros d'hier qui remuaient les souvenirs de ceux qui lu avaient connus et stupéfiaient autres. Parade magnifique 0., magistralement mise en scène par Thierry Dreyfus. Voici les africaines qui n'avaient pas défilé depuis, 1964, les barynias des Ballets russes (1976), la Chine,l'Inde et l'Espagne cousues d'or (1978), la savane, ses fauves en paillettes et ses manteaux de plumes en crinières de lion., Le fleuve étincelant des sirènes aux robes pailletées par Lesage.
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