De l'ombre à la lumière.

Artiste, Thierry Dreyfus travaille la matière de la lumière sur différents supports : architecture, installations, objets, images, mode.
Sortie de l'ombre. Avec éclairage.

FQ : Quel est votre meilleur « noir » sur scène ?
TD : Le final du défilé Dior Homme par Hedi Slimane, au Carreau du Temple ou encore le défilé Viktor&Rolf, juste en lumière noire.

FQ : L'obscurité devient pour vous une matière dans laquelle vous sculptez à coups de faisceaux de couleurs. Plutôt glaise ou marbre ?
TD : Pas forcément de couleurs, le blanc aussi révèle des milliards de teintes. La glaise peut être plus féminine, galbe ; le marbre donne une douceur et une brillance, une fraîcheur… Sculpter est ce que chacun devrait faire avec la lumière. Certains barbouillent : plus fort, plus de lampes, plus d'écrasement, plus de puissance leur semble faire plus riche. Toute installation doit avoir un sens comme la lumière dans une maison, utile, douce ou forte, délicate ou acérée. Regardons le ciel !

FQ : M. le Maudit version T. Dreyfus ?
TD : Mon installation en haut de la plus haute tour du « Royal Meridien » à Shanghai. Une symbolique de puissance par cinq faisceaux touchant le ciel au-dessus de la ville et les antennes du bâtiment respirant en rouge.

FQ : Une ville la nuit, pourquoi tant de carrés blancs ?
TD : Le plus souvent, les lumières des villes sont des bruits qui écrasent toute ombre, donc tout rêve. Regardez Notre Dame, nous regardons la nuit ce que nous voyons le jour. L'utilisation de la lumière est trop souvent erronée : elle doit apporter du rêve, une vision, une émotion, peupler une ville. Offrez la ville à divers artistes, d'une manière pérenne. Quelques projets en cours montreront bientôt ce principe en réalité.