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ET LA LUMIERE FUSE
Depuis vingt-cinq ans, Thierry Dreyfus éclaire les défilés de mode. Le sculpteur de lumière nous explique comment il enchante notre regard à lombre des sunlights.
Vous me direz, éclairer un défilé, et alors ? Limportant nest-il pas de voir le vêtement avant tout ? « Non, ce qui est primordial, cest de voir
avec émotion », rétorque Thierry Dreyfus. Depuis vingt-cinq ans, ce grand gaillard au regard tendre illumine la mode. Les poursuites, les réflecteurs, les spots et autres sunlights, il connaît par cur. Il officie tout là-haut, au paradis, comme on dit au théâtre. A lui dinsuffler un supplément de merveilleux dans une structure qui, au final, est toujours la même : un podium au centre et le public autour. Léclairage devient alors un élément essentiel à la scénographie, un personnage actif de la mise en scène. « Car le but du jeu, dit Thierry Dreyfus, est dinstaller un univers suffisamment fort pour en faire un moment unique. » Question dambiance, les créateurs ne sont pas en reste : atmosphère polaire au printemps, apparitions de fantômes devant 1 500 personnes, lumière de canicule en hiver
« Une fois dans la salle, le spectateur doit tout oublier. »
Thierry Dreyfus est bien plus quun spécialiste dans sa catégorie. Il faut lentendre parler de léclat du jour, de lueur, de clarté, de « réflexion »
Il est comme un impressionniste de la modernité, qui évacue les fonctions pragmatiques de léclairage. Il préfère justifier les bienfaits de la lumière sur lesprit, dit que « la lumière est une vibration, donc fatalement une émotion ». Il pourrait décrire des heures durant les tonalités de Paris : « Des teintes douces, toujours dans les accords bleu ciel ou lavande. » Ou léclat de New York : « Une lumière blanche, éblouissante, qui se réfléchit partout
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