DIOR PASSE AU ROUGE

Parquet blanc, bancs argent, mur écran au fond du podium recouvert de deux centimètres de laque rouge passée à la main par un des derniers grands laqueurs français, 2600 larmes de cristal trouvées à Milan (par Thierry Dreyfus qui signait la scénographie) puis posées une à une à la main sur le plafond laqué blanc et podium de 55 mètres de long, le tout installé sous la structure de fer et de verre du très beau Carreau du Temple. Soit 100 m à arpenter à chaque passage (il y en a eu 40 groupés) pour les jeunes garçons, dégotés à 40% dans la rue, 20% repris du premier défilé de janvier et le reste fait de nouveaux jeunes top models que l’on n’avait encore jamais vu. Car Hedi Slimane tient avant tout à une chose : que ses garçons ressemblent à la rue, là où la mode naît, vît, meurt et renaît. Critères requis pour défiler chez Dior : être mince, très mince, pas beau de préférence, grand ou petit, peu importe, et déborder d’énergie absolument. Il en faut pour arpenter 100 m au pas cadencé du rythme de la musique originale créée par Domino Heart et dont on retrouvera le CD tiré à 1 000 exemplaires comme le précédent.
Hedi Slimane, plus serein que jamais, passe au rouge ! Le rouge symbolise pour lui l’énergie et le cœur. Qui explique aussi les tâches de sang sur le côté de certaines chemises qu’il faut décoder « comme les battements d’un cœur à cœur ouvert ».....

Martine Henno-mardi 3 juillet 2001