Le rayon rouge par Eglée de Bure-Mars 2003

C’est un rêveur. De ceux qui s’émeuvent devant un coucher de soleil, qui vibrent devant les éclairs de l’orage et se confessent à la lueur des bougies.
L’un de ceux qui ne se lasseront jamais de ces teintes magiques et évocatrices. Thierry Dreyfus aime la lumière, « sa douceur, sa tendresse ou sa cruauté ».Depuis des années, il la met en scène pour les créateurs de mode, illuminant à merveille leurs univers si particuliers.
Aujourd’hui, c’est notre quotidien qu’il s’est mis en tête d’éclairer. Un prolongement logique de son travail : « Cela fait dix ans que j’y pensais. ». Il vient ainsi de créer plusieurs modèles de lampes, toutes réalisées à la main, qu’il aime à définir comme des « objets de lumière pour ressentir, jouer et transformer » nos vies.En acier, blanches ou noires, elles diffusent, grâce à un jeu de cristaux de sel pyramidaux, ces teintes si chères à leur auteur. Un variateur permettant d’aller de la lumière du jour à la lumière chaude des bougies en passant par le bleu froid de l’orage, selon nos humeurs. De la joie au désespoir, Thierry Dreyfus imagine ses « objets » toujours avec perfection et sensibilité. D’ailleurs, une fois éteintes, les lampes ne le sont jamais vraiment. Pour les faire taire, il faut les débrancher. Un néon rouge, une « cicatrice » filant le long des objets, les laisse encore vivre parce que, comme le dit Thierry, « c’est triste de tuer la lumière ».