TSUMORI CHISATO-UNE MODE LISSE AND LOVE par Constance Chaillet
FIGARO MADAME-20/12/03

Au Japon, c’est une star. A Paris, les « fashionistas » connaissent sa boutique du Marais et n’ont pas perdu une paillette de son premier défilé. Broderies d’elfes, robes mouchoirs, drapés à la Poppée…, le style heureux d’une femme qui nous veut du bien.

Tsumori n’a pas besoin de savoir l’anglais...
Tsumori peut continuer de ne parler que le japonais, elle réalise 40 millions de chiffre d’affaires. Elle peut continuer à maltraiter ses récompenses (dont le prestigieux Mainichi Award en 2002), à les enfermer dans un placard qu’elle n’ouvre plus après. Tsumori fait vivre trois cents personnes, dont une quinzaine à Paris. Elle connaît bien Paris, bien le Marais-« Je m’y sens accueillie »-,mais elle s’interdit d’y prendre des habitudes de pieds sur la table, elle descend à l’hôtel. Cet automne, elle défilait pour la première fois et c’était une espèce d’événement dans le milieu. Thierry Dreyfus s’occupait des lumières, il y avait Paris dans les gradins et on disait beaucoup « Tsumori ». Tsumori ceci, Tsumori cela...Tsumori est la styliste pas banale qui raconte un peu autre chose. Qui fait cet effort. Elles ne sont pas tellement. Tsumori parle de « happy feelings»: « Parce qu’on a besoin d’une mode heureuse. Je ne dessinerai jamais rien de triste, je ne créé pas de vêtements pour les funérailles…..

Tsumori a failli être chanteuse de folklore japonais(Il y a longtemps). On a de la chance qu’elle ait raté sa vie d’il y a longtemps pour réussir celle de maintenant.